lundi 29 avril 2013

Iris à Tekirdağ


Les températures estivales réveillent les envies de verdure des citadins… Il est temps de préparer la maison de vacances pour les prochains mois. 
Pour l’instant les iris sont les merveilles du jardin. Bientôt ils seront fanés, alors profitons vite de leur éphémère beauté.





jeudi 18 avril 2013

Entre exposition parisienne « Éclats d’antiques… » et musée archéologique d’Istanbul

Après le musée de la céramique (Çinili Köşk) en février dernier, voici venu le moment de mettre un projecteur sur son impressionnant voisin le musée archéologique, ancien musée impérial fondé par Osman Hamdi Bey. Derrière la façade imposante de cette bâtisse édifiée par l’architecte Alexandre Vallaury entre 1887 et 1892, l’un de ses conservateurs, Gustave Mendel, réalisa il y a tout juste 100 ans un inventaire détaillé des trésors qu’il contient, réunissant plus de 1400 fiches descriptives, dessins et gravures dans les 3 volumes de son Catalogue des sculptures grecques, romaines et byzantines, édité de 1912 à 1914 par le musée.
Membre de l’Ecole française d’Athènes, il y travailla pendant dix ans à partir de 1904 et fut nommé officiellement conservateur de 1910 à 1914.


Un commentaire récent, laissé sur mon blog par François Queyrel, m’incite à partager l’information qu’il contient, en relation directe avec la production remarquable de cet archéologue français dont l’ouvrage servit longtemps de référence auprès des spécialistes.

L’exposition parisienne « Éclats d’antiques - Sculptures et photographies : Gustave Mendel à Constantinople », organisée par l’École pratique des Hautes Études et l’Institut National d’Histoire de l’Art, lui rend hommage et ouvrira ses portes dans quelques jours.
Elle présente une sélection d’une centaine de photos inédites réalisées par le célèbre studio stambouliote « Sebah & Joaillier », installé dans le quartier de Péra en 1890, puis jusqu’en 1952 sous le nom de « Foto Sabah », l’un des associés, Polycarpe Joaillier, étant reparti en France en 1910. 
Les plaques de verre ayant disparu, les tirages originaux sont conservés aujourd’hui par la bibliothèque de l’INHA et la collection de Gabriel Millet. Ils constituent un témoignage exceptionnel du patrimoine antique à l’époque ottomane, ainsi que de l'activité d'un studio photographique dont d'autres collectionneurs de cartes postales, vues touristiques ou scènes orientalisantes, font aussi vivre la mémoire. (Blog de Gisèle)

L’intérêt de cette exposition se prolonge par un travail de numérisation documentaire qui retiendra l’attention de nombreux spécialistes et curieux : le projet "Nouveau Mendel" met en ligne le catalogue de Gustave Mendel, et ses milliers d'images.

A noter aussi un programme de conférences :
- le pré-vernissage aura lieu le 23 avril à 17h, salle Vasari avec la participation des auteurs du catalogue de l’exposition et des étudiants de l’EPHE.
- le 28 mai à 17h, salle Vasari : “Gustave Mendel et Osman Hamdi Bey”, par Edhem Eldem (Université du Bosphore – Boğaziçi Üniversitesi)
- le 12 juin à 17h, salle Benjamin : “Tombes royales – tombes dynastiques d’Asie Mineure, un état des dernières recherches”, par Olivier Henry (Institut français d’études anatoliennes)

A lire : le catalogue de l’exposition « Éclats d’antiques. Sculptures et photographies : Gustave Mendel à Constantinople », collection : Armand Colin/Recherches, réunit sous la direction de Martine Poulain, François Queyrel et Gérard Paquot, les textes de dix spécialistes évoquant l’histoire du catalogue centenaire, de sa réalisation au tout début du 20e siècle ainsi que les enjeux actuels de sa numérisation.
Sur le site de l’éditeur, le sommaire vous éclairera sur les thèmes développés par les différents intervenants, Turcs et Français.

Pour plus d’informations consultez le site de l’exposition qui présente entre autre, un film de Patrick Guillot ayant pour titre « Le sarcophage dit d’Alexandre » et dans lequel François Queyrel, professeur d’archéologie grecque à l’EPHE, propose une lecture détaillée des scènes qui décorent le célèbre sarcophage, pièce maîtresse de l’actuel musée archéologique d’Istanbul.

L’événement culturel est une invitation au voyage pour tout ceux qui découvriront à cette occasion les richesses des musées archéologiques d’Istanbul, mais il devrait raviver l’intérêt de tous ceux qui en ont déjà arpenté les salles en leur apportant de précieux éclaircissements, sans parler de l’impatiente curiosité qu’il suscitera chez certains qui en projettent une visite ! (C et H, en particulier, à qui je dédie ces lignes)

Entrée libre du 24 avril au 20 juillet 2013
Adresse : 2, rue Vivienne, 75002 Paris, (Rotonde de la galerie Colbert, Salle Longhi)
Jours et heures d’ouverture : du mardi au samedi, de 13h30 à 18h30. Fermeture le lundi et les jours fériés

vendredi 12 avril 2013

Le musée d’art moderne et contemporain d’Istanbul


Depuis son ouverture en décembre 2004 dans l'Entrepôt No4 réhabilité des quais de Karaköy, derrière la mosquée Nusretiye (construite au 19e siècle et actuellement en restauration), le musée « Istanbul Modern » expose des sélections de collections principalement composées d’œuvres de peintres turcs appartenant à la famille Eczacıbaşı. 




Regroupées ici sur initiative privée par la Fondation d’Istanbul pour la Culture et les Arts (İKSV), la présentation est évolutive et en moins de 10 ans d’existence a été réalisée sous différents titres évocateurs: Gözlem, Yorum, Çeşitlilik” (observation, interprétation, diversité), “Kesişen Zamanlar” (temps croisés), “Modern Deneyimler” (expériences modernes) et “Yeni Yapıtlar, Yeni Ufuklar” (nouvelles œuvres, nouveaux horizons).

Photo internet
Geçmiş ve Gelecek”, la nouvelle présentation que l’on peut visiter depuis le 20 mars 2013, met l’accent sur les liens entre passé et futur, incluant peintures figuratives et abstraites, sculptures, photographies, dessins, installations et vidéos.
Par un arrangement différent de l’espace, les œuvres bénéficient d’une autre vision sur l’histoire de l’art, moins rectiligne, plus cloisonnée mais laissant les zones ouvertes sur le parcours chronologique et les différentes techniques. D’autres artistes, d’autres œuvres ont pris place parmi ceux et celles que l’on a pu déjà voir les années précédentes.
Mon regard est resté accroché par « Yangın » réalisée par Ramazan Bayrakoğlu en 2010, acrylique sur panneau de plexiglas, qui concrétise avec force la disparition des souvenirs, l’anéantissement du passé dont l’avenir renaîtra peut-être de ses cendres.

Photo internet
Une corde sensible a vibré autrement devant « La mort du poète » de Cihat Burak, triptyque mettant en scène la vie et la mort de Nazim Hikmet de façon symbolique et surréaliste dans un puissant raccourci narratif. La composition a été exposée pour la première fois en 1968, commémorant le 5e anniversaire de la mort du poète exilé dans un contexte d’aspiration universelle au respect de la liberté de pensée, revendication toujours d’actualité quelque part…

Photo internet
 Plusieurs visites ne sont donc pas superflues pour appréhender les interactions entre les différents courants artistiques, les convergences, la créativité des artistes turcs et leur contribution à la création universelle sur une centaine d’années. D’autant que des expositions temporaires complètent l’attractivité des lieux. En ce moment et jusqu’au 16 mai « Modernité ? Perspectives de Turquie et de France » est à voir au rez-de-chaussée. Le Comité Colbert est le mécène de cette exposition qui a pour objectif une réflexion sur la relation des artistes contemporains avec la modernité à la fois critiquée et perçue comme un champ de possibilités infinies. L’installation audiovisuelle « Strange fruit » de Hale Tenger, 2009, derrière son épais rideau de plumes de boa et avec ses deux globes renversés dans une quasi-obscurité ne devrait laisser personne indifférent. Une impressionnante remise en question de l’ordre du monde !  

Pour information, les possesseurs de la müzekart rouge bénéficient d’une entrée gratuite dans l’année. Pour tous, l’entrée est libre les jeudis. Le musée est fermé les lundis. 
Il est strictement interdit de photographier à l’intérieur du musée

Mise à jour: 
Depuis mai 2018, nouvelle adresse provisoire:
Asmalımescit Mahallesi
Meşrutiyet Caddesi, No:99
34430 Beyoğlu - İstanbul

mardi 9 avril 2013

Les 500 ans de la mystérieuse carte du monde de Piri Reis à Tophane


Classée par l’UNESCO dans l'héritage culturel mondial, la carte de Piri Reis a été découverte en 1929 lors d’un inventaire au Palais de Topkapi à Istanbul et identifiée alors par le professeur Paul Khale, scientifique allemand spécialiste de l’histoire de la navigation turque.


Les 500 ans d’existence de cette carte sont célébrés à Tophane, l’ancienne fonderie impériale reconvertie en centre culturel de l’Université Mimar Sinan depuis 2004.


L’exposition comporte de nombreuses reproductions cartographiques pour replacer dans le contexte des connaissances de l’époque, la fameuse carte qui a enflammé les imaginations jusqu'à avancer des hypothèses dignes de la science fiction.

Ci-dessus et ci-dessous, 2 versions de la carte du monde de Ptolémée (vers 125), reconstituées au XVe siècle à partir de l’une de ses œuvres : Géographie 


Carte de Ibn-i Havkal, (980) 

Carte du monde, Francesco Rosselli, (1508) 

Carte de Mateo Prunes, (1559) 

Carte d'Henricus Martellus, (1490) 

Carte de Juan Cosa, (1500)  

Une carte coréenne du 16e siècle 

La carte de Piri Reis a fait l'objet de nombreuses études par des spécialistes et a soulevé beaucoup d’interrogations. Le plus troublant serait le tracé des côtes de l’antarctique qui n’était évidemment pas plus visible en 1515 qu’aujourd’hui, continent enfoui sous une épaisse couche de glace que l’on connaît seulement depuis 1949. Mais Gregory C. McIntosh, dans son livre The tale of two admirals - Columbus and the Piri Reis Map of 1513 a examiné en détail les énigmes et a démontré qu'elle correspondait à un assemblage de plusieurs cartes de Christophe Colomb.


Une collection de céramique réalisée par l’artiste Fahri Çetinkaya, déclinant la célèbre carte et reprenant les motifs du livre de la navigation, est également exposée.  




Piri Reis, né en 1470 à Gelibolu, sillonna la Méditerranée à partir de 1494 auprès de son oncle amiral. Il réalisa sur une peau de gazelle en 1513, la carte originale retrouvée.
En 1517 Piri Reis fut promu grand amiral par le sultan Selim 1er.  Il nota méthodiquement ses observations et termina un ouvrage sur la navigation en méditerranée en 1521 qui donna de nombreuses informations sur les côtes, les passages, les détroits, les îles, les meilleures façons de rejoindre les ports en cas de tempête, la direction des vents etc.






En 1524, il accompagna le grand vizir Ibrahim pacha en Egypte et ce dernier remarqua son livre de navigation. Une version contenant près de 250 cartes fut réalisée pour le sultan  Suleyman le Magnifique (1520-1566) et lui fut offerte en 1526, ainsi qu'une deuxième carte du monde en 1528 dont le coin nord-ouest original est toujours conservé au Palais de Topkapi.


Ce n’est que bien plus tard en 1547 que Piri Reis sera de nouveau amiral de la flotte impériale mais un destin tragique l’attend. Un échec et un rapport défavorable du gouverneur de province Kubad Pacha lui vaudront la décapitation au Caire en 1554 sur ordre du Sultan.


Adresse: Université des Beaux-arts Mimar Sinan Tophane-i Amire
Boğazkesen Defterdar Yokuşu No: 2, Tophane
Du 15 mars au 31 mai 2013, ouvert tous les jours de 10h à 19h

lundi 8 avril 2013

Triste festival pour le cinéma “Emek”


En plein 32e festival du cinéma, les répressions policières sur l’avenue Istiklal ne peuvent que provoquer la consternation et les réactions des cinéphiles. Était-il bien utile d’employer la force répressive (canon à eau et gaz lacrymogènes) contre les manifestants venus soutenir le comité contre la démolition du bâtiment abritant depuis plus de 80 années l’une des plus anciennes salles de cinéma d’Istanbul? Dans la même bâtisse historique (Cercle d’Orient) que la pâtisserie Inci, le cinéma « Emek » a fermé ses portes en 2009. Il était un symbole culturel d'Istanbul tout autant que le Rex à Paris!


La résistance organisée depuis 3 ans avait réussi à faire momentanément stopper les travaux par décision de justice mais comme pour d’autres projets du quartier de Beyoğlu, la lutte contre les puissants groupes d’investisseurs se solde par d’inéluctables échecs et les centres commerciaux n’en finissent plus de priver d’âme le paysage urbain. Pourquoi faut-il que la rénovation passe toujours dans la moulinette de l’uniformisation, de l’insipide? Connaître la réponse n’empêche pas de poser la question.


Cette violente intervention de la police a cependant provoqué un sursaut de réaction des cinéphiles, acteurs et réalisateurs du monde entier, relayé par la presse internationale. Trop tard ?


Photos internet

dimanche 7 avril 2013

Souvenirs d'enfance d'une fille unique (5)


Un ours en peluche d’autrefois…


Vieille chose qui a largement dépassé le demi-siècle, mon nounours Martin consola mes chagrins d’enfant,  et fit plus tard le voyage jusqu’à Istanbul. 
Serait-il prêt aujourd'hui à reprendre du service? Il aimerait bien jouer avec le dernier né de la famille, mais son grand âge ne le supporterait pas.
Son pelage est bien usé et pour contenir son rembourrage de paille, maintenir ses bras, il a du se résigner à s’habiller un peu… Il se contentera de couver de son regard bienveillant le petit Elvan et son sourire sera un peu moins triste. 

lundi 1 avril 2013

8e festival de la tulipe et 32e festival du film à Istanbul



Le mois d’avril commence désormais traditionnellement sous le signe de la fleur, symbole de la ville, pour le plus grand bonheur des yeux. Spectacle à ne pas manquer dans les parcs, mais aussi sur les principales avenues. Plus de 14 millions de bulbes ont été plantés !
Pour la 8e année consécutive, Istanbul s’est paré des couleurs des tulipes.
Celles-ci sont à admirer dans le parc de Gülhane.




Et pour fêter dignement l’arrivée du printemps, les odorantes jacinthes et les primevères complètent le tableau.



Mais pour d’autres, le printemps s’annonce paradoxalement par une fréquentation intensive des salles obscures car l’événement culturel incontournable des deux premières semaines d’avril ce n’est pas l’éclosion des petites fleurs mais le festival international du film qui vient d’entamer sa 32e édition.
Plus de 200 films seront projetés cette année dont une trentaine en français. La liste de tous les films est ici