lundi 26 mars 2012

Séjour parisien sans parapluie



Entre le Champ de Mars et le Parc Floral, un printemps précoce et des températures estivales ont fait éclore à toute vitesse les bourgeons et paré la capitale de touches de couleurs vives ou pastelles. Agréable surprise…



La grisaille et les giboulées de rigueur ont laissé la place à un ciel résolument bleu malgré la pollution annoncée.



mardi 6 mars 2012

Exposition à Üsküdar : « Dentelles Eternelles des Sultanes »


A l’occasion de la journée de la femme, le jeudi 8 mars 2012, aura lieu l’inauguration de l’exposition « Hanım Sultanların Ebedi Nakışları » (Dentelles Éternelles des Sultanes). Les miniatures et enluminures exposées ont été réalisées par 45 artistes d’après l’architecture ou les décors sculptés des édifices du quartier d’Üsküdar construits pour les sultanes Mihrimah, Afife Nûr-Banû, Mâh-Peyker Kösem et Emetullah Râb‑a Gülnus



Une interprétation artistique pour honorer la mémoire de ces mères ou fille de sultan, qui ont pris part, de près ou de loin, à la vie politique de l’empire ottoman dans une période que l’on nomme « le sultanat des femmes ».



Jeudi 8 mars à partir de 15h au centre culturel de Bağlarbaşı  (Selamiali Mh. Gazi Cad. No: 22, Bağlarbaşı, Üsküdar, İstanbul) et jusqu’au 15 mars 2012. 



Références architecturales :

Mosquée de Mihrimah Sultane construite en 1548 par Sinan pour la princesse Mihrimah, fille de Soliman le Magnifique et épouse du grand vizir Rüstem Pacha.

Complexe de la sultane mère (Atik Valide külliyesi), bâtit en 1583 par Sinan pour la sultane Nur Banu (Cecilia Vernier Baffa, Vénitienne) épouse de Selim II et mère de Murat III.

Mosquée aux faïences construite en 1640 par Koca Kasim pour la Sultane Mahpeyker Kösem (Anastasya, Grecque), épouse d’Ahmet I et mère de Murat IV.

Mosquée de la nouvelle sultane mère (Yeni Valide sultan camii) construite en 1708 par Mehmet ağa de Kayseri pour la sultane Emetullah Râbia Gülnuş (Evmania Voria, Vénitienne), favorite de Mehmet IV et mère de Mustafa II et Ahmet III.

dimanche 4 mars 2012

Du côté du marché égyptien


Après le nettoyage par le vide, il y a quelques années, de la grande place d’Eminönü  à droite du marché égyptien, les bulldozers sont entrés en action début janvier sur son flanc gauche dans l’angle du L constituant son architecture. Côtoyant les étalages des grainetiers, les cafés vieillots, installés illégalement depuis des lustres, ont été rasés et depuis c’est un spectacle de désolation, une friche urbaine inesthétique, un terrain vague. La disparition de ces cabanes vétustes prolongées de terrasses ombragées, mais guère plus engageantes, n’engendrera cependant pas la nostalgie. Je crois bien n’y avoir jamais fait une pause.




Espérons une rapide réhabilitation du lieu, mais souhaitons qu’aucune construction d’envergure ne vienne boucher cette enclave, que la porte latérale et les multiples coupoles du marché resteront dégagées.
Que nous prépare la municipalité ? Mes investigations n’ont pas été concluantes. Les commerçants des alentours ne semblent pas avoir davantage d’informations.
Soyons optimistes : un simple kiosque (du mot turc köşk) servant çay et kahve dans un jardin fleuri ferait très bien l’affaire… On pourrait s’y prélasser après une visite du pavillon impérial de la Yeni Cami (toujours inexplicablement fermé au public) pour prolonger un instant fabuleux, avec vue panoramique sur la rampe d’accès inclinée où le sultan arrivait à cheval, et sur le passage vouté qui a été rendu aux piétons.



Contrastant avec l’effervescence des jours en semaine, l’endroit pourrait retrouver une sérénité dominicale, offrir un moment de repos après une flânerie aux alentours et dans le marché égyptien ouvert le dimanche contrairement à son grand frère, le grand bazar dont les portes restent closes.
Imbroglio d’échoppes d’artisans et commerçants, ce quartier historique, qu’à force d’y passer on oubli de regarder, mérite pourtant toute notre attention. Au détour d’une rue, la plus ancienne fontaine sébile de la ville, exécutée sur l’ordre de Hatice Turhan Valide Sultan et datant de 1663, et partout des constructions civiles et religieuses remarquables de toutes les époques : de la mosquée Rüstem Pacha, construite par Sinan et datant de 1561,  à la Poste Centrale du début du 20e siècle que l’on doit à l’architecte Vedat Tek (élève du lycée de Galatasaray et diplômé de l’Ecole Centrale de Paris). Des éléments architecturaux de cette dernière, fenêtres en ogive et décors de céramiques, témoignent d’un retour vers l’inspiration ottomane.




L’urbaniste Henri Prost avait proposé un vaste programme de transformation du quartier d’Eminönü dans les années 1940. On ne peut guère imaginer ce qu’il serait devenu. Le projet n’a été que très partiellement exécuté par le dégagement de la Yeni Cami et du marché égyptien. Dans cette voie, on peut cependant espérer que l’espace libéré soit utilisé pour mettre en valeur les monuments historiques alentours.