jeudi 26 septembre 2013

Dans les rues entre Zeyrek et Fatih


Surplombant le boulevard Atatürk, le quartier n’a pas vraiment changé depuis la précédente visite en février 2011. Rares sont les demeures anciennes restaurées tandis que d’autres épargnées par les flammes attendent une rénovation providentielle.



A ce propos et pour information, l’historique caserne de Fatih n’abrite plus depuis trois ans le musée des pompiers que nous avions projeté de visiter. Il se trouve à Beşiktaş, mais il est fermé pour rénovation.


Nous arpentons l’endroit populairement connu comme la petite Siirt (ville du Sud-Est anatolien) car les habitants sont pour la plupart originaires de cette région. 







Une rue en particulier offre tout un choix de produits régionaux. C’est le « kadınlar pazarı » (marché des femmes) lieu où paradoxalement, commerçants et acheteurs sont en majorité masculins…
Odorats délicats s’abstenir car si les photos qui suivent évoquent des effluves d’épices et de miel, les boucheries et triperies sont aussi nombreuses et leurs étalages surprenants.






Le choc olfactif surmonté, vous pourrez y découvrir, maş (petits haricots secs), menengiç (fruits du pistachier térébinthe) qui en Turquie est utilisé grillé et consommé comme le café ou encore sous l’aspect d’une confiture pour ses propriétés médicinales, et bien d’autres produits comme des fromages, du miel, des pâtes de fruits en feuilles etc. directement importés de la région.


Non ce n'est pas du savon, mais du fromage




Des pistaches fraîches

Terrasses et restaurants complètent cette ambiance villageoise et nous y avons testé une adresse réputée : Siirt Şeref Büryan Kebap salonu situé juste à coté de l’aqueduc.


Un ayran un peu trop aigrelet à mon goût...

Le "perde pilav" au poulet... délicieux

La viande d'agneau grillée dans un puits et le pide du "büryan": spécialité savoureuse


Le périple commencé près de la citerne Theotokos Pantokrator s’achève sur une place dont le nom porte la trace d’un passé hippique (at meydanı), probablement moins prestigieux que l’autre hippodrome situé à coté de la mosquée bleue.  Elle est ornée d’une statue qui le confirme. 


Mais le petit café ombragé annoncé a perdu de son charme. D’autres ont poussé aux alentours encouragés par quelques rénovations d’habitations censées annoncer une transformation du quartier, et espérant un afflux de touristes. Le lucratif a remplacé le pittoresque…




mercredi 25 septembre 2013

Dans le quartier de Zeyrek et alentours

La presse l’a annoncée, la restauration de la citerne Theotokos Pantokrator connue sous le nom de Zeyrek sarnıcı est terminée depuis mars 2013.


Qu’en est-il du projet de son affectation à des fins culturelles et artistiques ? Ce qui ressemble à une entrée est barricadé de tôles. Une autre petite porte est close. Aucun événement de la 13e édition de la Biennale d’Art Contemporain d’Istanbul, intitulée « Maman, suis-je un barbare ? » et ayant pour thème l’espace public, n’y est accueilli. Ceux-ci sont ailleurs – Antrepo no.3, l’Ecole primaire grecque Galata, ARTER et SALT Beyoğlu, ouvert de 10h à 19h sauf lundi et 5533 fermé dimanche et lundi –  Il va falloir absolument y aller faire un tour avant la fermeture le 20 octobre.


Bordant le boulevard Atatürk qu’enjambe l’aqueduc de Valens, l’imposant édifice de briques, débarrassé de ses échafaudages, cache donc encore une part de mystère derrière les niches de ses murs épais.



Quant à l’ancien complexe religieux byzantin, composé de deux églises reliées par une chapelle funéraire, construit au 12e siècle en surplomb de la citerne, la restauration est toujours en cours. 




La partie qui a été transformée en mosquée au 15e siècle par le Molla Zeyrek, serait accessible aux heures de prière uniquement.



Depuis le café restaurant Zeyrekhane, la vue sur la Corne d’or est désormais barrée du nouveau pont qui servira au prolongement de la ligne de métro jusqu’à Yenikapı. 



Curieusement une station est au milieu! Par soucis de réduction des frais qu’aurait occasionné la construction d’une station de chaque coté ou gain de place ? La réalisation de cette infrastructure continue d’alimenter la polémique en s’inscrivant sans élégance dans le paysage de la péninsule historique.

Une minette en manque d'affection au café de Zeyrekhane

En haut du boulevard, adossée à l’aqueduc, la medrese Gazanfer Ağa, reconvertie un temps en musée de la caricature, puis atelier de gravure et récemment restaurée, abrite désormais sous ses coupoles de plomb des cours de religion. 







Comme nous le fait remarquer le jeune homme qui nous barre gentiment mais fermement l’accès à la visite espérée, l’édifice construit en 1596, a retrouvé sa fonction initiale. Pour le moment, l’endroit n’accueille pas le promeneur et ne lui offre pas une pause détente comme d’autre medrese (medrese Cafer Ağa, medrese Hüseyin Ağa). Il se laisse cependant furtivement photographier.

De l’autre coté du boulevard, la mosquée du prince est accessible mais les mausolées du prince Mehmet et du grand vizir Rüstem Pacha, toujours pas…



Pas plus que les bâtiments de l’Imaret (soupe populaire) attenants, qui restent à l’abandon. 
Par contre dans la petite rue derrière la mosquée, le portail de l’ancienne école primaire ottomane (Şehzade sıbyan mektebi) est entrouvert sur une architecture caractéristique tandis qu’à proximité des travaux de restauration de la medrese Ekmekcizade Ahmet Paşa se poursuivent.





Il est temps de retraverser le boulevard et de continuer le périple entamé… Dans les rues entre Zeyrek et Fatih...