lundi 12 juin 2017

Kadyanda, cité antique en Lycie

Depuis Fethiye, nous partons en direction de Yeşilüzümlu distant d’environ 20 km. Le village est connu pour ses activités viticoles et vinicoles (comme son nom peut le laisser supposer, « aux raisins verts »), mais aussi pour ses tissages de légères cotonnades et son festival annuel de la morille mi-avril.
Dans les ruelles, des maisons plus que centenaires portent les enseignes de bar à vin et des ateliers offrent une variété des tissages locaux.





Par contre plus la moindre trace de morille, ni fraîche ni séchée. La récolte du printemps n’a pas été abondante, ou bien les amateurs trop nombreux…

Nous poursuivons notre chemin sur 8 km de piste stabilisée en admirant le paysage.

    
Accroché au sommet d’un mont à 1000 m d’altitude, à l’ombre d’une pinède odorante, un dédale de pierres chamboulées nous attend.


Louis Vivien de Saint-Martin rapporte dans son Histoire des découvertes géographiques, Arthus-Bertrand, Paris, 1846, les propos de Charles Fellows quand il découvrit en 1840 cette cité jusque là oubliée, sur les indications d’un villageois : «  La vue, dit-il, était d’une beauté que la plume ou la parole essaieraient en vain de décrire… ». C’est aussi notre impression, bien que le panorama sur la baie de Fetihye et sa plaine fertile, soit un peu brumeux.


L’archéologue britannique identifia la ville antique grâce à des inscriptions découvertes sur le site. Kadawanti en lycien, Kadyanda en grec.
 Il y a une vingtaine d’année, une fouille de sauvetage a été réalisée sous la direction du musée de Fethiye. Les vestiges ont été dégagés, répertoriés et les plus significatifs sont accompagnés de pancartes indicatives et parfois d’un complément explicatif.  Pas de brochure à l’entrée, mais le gardien nous invite à lire le panneau (en turc ou en anglais) avant de suivre le sentier, approximativement balisé de gros cailloux, qui serpente parmi les ruines sur environ 2,5 km. 


Petit conseil aux visiteurs distraits ou accompagnés d’enfants : la balade, certes pittoresque,  n’est pas sécurisée, et il faut donc avancer avec prudence pour ne pas malencontreusement tomber dans un trou…


Utilisant au mieux la topographie des lieux, les constructions s’étageaient sur les pentes escarpées. Voici ce qu’il en reste. Des traces hellénistiques sont attestées à partir du 5e siècle av. JC, en particulier pour le théâtre, le temple et le mur d’enceinte mais la plupart des vestiges sont datés de l’époque impériale romaine.

La nécropole




Le hérôon, petit temple vénérant on ne sait quel dieu ou héros


La stoa


L’agora


Les thermes dont la construction aurait été financée par Vespasien (empereur romain de 69 à 79).


Le stade et ses gradins



Un temple


Des citernes


L’exèdre, bâtisse de lieux publics généralement semi-circulaire, garnie de banquettes en pierre et destinée à la conversation de plusieurs personnes


Le théâtre



Le mur d’enceinte


La fondation de la cité est attribuée aux Lyciens mais on ne sait pas exactement quand (8e siècle av. JC ?). Kadyanda a été définitivement désertée au 7e siècle. Malgré les précautions prises par les habitants avec le creusement de citernes, de sérieuses pénuries en eau potable sont l’hypothèse avancée pour expliquer son déclin et son abandon. Les incursions dévastatrices des Arabes, en est une autre comme pour la cité de Phaselis, à l’autre extrémité de la province antique de Lycie.


Nous quittons Kadyanda, après deux heures d'agréable promenade en ayant croisé que trois autres visiteurs.   


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