mercredi 25 novembre 2015

Erythrai, cité gréco-romaine d’Asie Mineure

A environ 25 km de Çeşme, sur l’emplacement et au delà du village actuel Ildırı, sur la côte nord de la presqu’île avançant sa pointe dans la mer Egée, le site semble perdu au milieu des champs, vaguement délimité par un grillage. L’entrée est libre mais les visiteurs sont rares.
La fondation de la cité est attribuée selon des sources divergentes à des colons ioniens, deuxième vague de migrations achéennes, ou des colons crétois sous la direction d'Érythros, neveu de Minos, roi légendaire, auxquels vinrent s’ajouter des colons ioniens. La cité fit partie de la Confédération Ionienne, alliance religieuse et politique regroupant Chios, Clazomènes, Colophon, Éphèse, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos, Téos et Smyrne.


Le site archéologique a été exploré dans les années 1960 par le professeur Ekrem Akurgal. Les ruines d’un théâtre furent dégagées. 



Sur l’acropole des vestiges d’un temple dédié à Athéna, construit au 8e siècle av. J.C et agrandi plus tard ont été retrouvés ainsi qu’une statue de bronze, des poteries et des figurines d’argile datées du 7e et 6e siècles av.JC.




Depuis 2006 les fouilles ont repris et continuent chaque été sous la direction d’Ayşe Gül Akalın Orbay. Pas moins de 3000 ans séparent ici les traces de mégarons de l’âge de bronze ancien de l’église byzantine dont les pans de murs se dressent encore dans le paysage. 


Les remparts délimitent une vaste surface bien au delà de la colline qui surplombe la mer parsemée d’un chapelet d’îles. 


Les moyens financiers mis en œuvre ne semblent pas être à la hauteur de la tâche. Pourtant l’équipe archéologique ne ménage pas ses efforts. (Rapport en turc)
Même si pour le moment les vestiges accessibles au public sont limités, la visite vaut le détour.
A l’entrée du site un hérôon (petit temple érigé à la gloire d’un héros) étale ses maigres mais authentiques ruines.


Au bord d’un chemin se dresse un arbre à mastic qui produit par incision de son écorce une résine aromatique réputée pour ses nombreuses vertus médicinales et mâchée depuis des millénaires pour rafraîchir l'haleine. 


Il est emblématique de la région et en particulier de l’île de Chios qui en turc est appelée Sakız adası (l’île du mastic). Cette résine blanchâtre qui durcit au contact de l’air est utilisée couramment en Turquie comme chewing-gum naturel. Réduite en poudre, elle entre dans la composition de certaines pâtisseries, glaces et desserts lactés.

Le jour décline rapidement et la visite prévue du site de Clazomènes près d’Urla, sur notre itinéraire de retour vers Izmir, sera reportée à une autre fois…    


mardi 24 novembre 2015

En automne aux alentours de Çeşme

Depuis Balçovaprès d'Izmir, Çeşme n’est qu’à environ 80km. Il suffit de longer la côte nord de la péninsule et fin octobre l’autoroute n’est plus encombrée. Les derniers estivants ont depuis peu abandonné les lieux. Malgré le ciel bleu azur la plupart des terrasses sont désertes.


La quiétude est-elle vraiment revenue dans la petite ville balnéaire ? Les vagues balancent doucement les barques des pêcheurs et la promenade longeant le port est tranquille. 




On ne peut cependant s’empêcher de penser aux embarcations de fortune, aux périlleuses et trop souvent dramatiques traversées des migrants que ces flots ont porté il n’y a pas longtemps. L’île grecque de Chios est toute proche.
L’imposante forteresse génoise du 14e siècle, presque entièrement reconstruite par les ottomans au 16e siècle abrite aujourd’hui un musée et le caravansérail a été reconverti en hôtel.


Un peu plus loin, la plage d’Ilıca étale son sable fin sur deux kilomètres. Le vent souffle fort mais fait vraisemblablement le bonheur d’un intrépide kitesurfer dont les évolutions ne sont entravées par aucun baigneur.




Avant de retourner à Izmir, une halte à Alaçatı sera l'occasion de déguster la spécialité qui a essaimé dans toute la région, version locale du repas vite fait et vite avalé, petit pain grillé fourré de fromage et sucuk, au joli nom de tourterelle (kumru).




En fond de décor les incontournables moulins...






On déambule un peu dans les étroites rues pavées bordées de vieilles maisons typiques construites il y a plus d’un siècle pour ses habitants hellénophones, avant de repartir vers le prochain objectif, Erythrai, comptoir maritime de l’antiquité gréco-romaine, sur l’emplacement et au delà du village actuel Ildırı, célèbre pour ses cultures d'artichauts et plus récemment par des tournages d’une série télévisée populaire "Fatmagül'ün Sucu Ne?".

samedi 14 novembre 2015

Attentats à Paris

Le vendredi 13 novembre, c'était pourtant la journée de la gentillesse. 
Des monstres ont attendu la nuit pour la noyer dans le sang. Ils ont pris pour cible un mode de vie et visé des lieux de divertissement, terrasses de café, salle de spectacle, stade. 
Le quartier de mon enfance, que l'on qualifie souvent de populaire, a été profondément touché dans sa belle diversité, dans ce qu'il a de plus vivant, sa jeunesse.
Irrépressible dégoût envers les bourreaux, immense chagrin pour les victimes et leurs proches, tristesse infinie devant cette barbarie indigne de l'humanité.




Humble hommage à Maxime, Romain qui étaient au Bataclan ce soir là et que mes enfants connaissaient et à tous les autres...