mercredi 26 novembre 2014

Exposition de parures urartéennes à Istanbul


Le musée Rezan Has, situé dans les bâtiments de l’université Kadir Has, présente actuellement et jusqu’au 31 juillet 2015, une collection de parures et bijoux provenant des fouilles archéologiques effectuées à Altıntepe près d’Erzincan, la plus occidentale citadelle urartéene connue. Près de 1000 pièces sont exposées : épingles de vêtements à la tête finement ouvragée, fibules, bracelets, bagues, boucles d’oreilles, amulettes et colliers. 










Des ceintures métalliques sont ornées de reliefs illustrant des scènes de chasses, de combats, d’offrandes ou de festins, d’autres représentent des animaux fantastiques. Elles offrent des pistes d’interprétations sur la vie, les préoccupations, les croyances des hauts personnages de l’époque.










Cette civilisation d’Anatolie orientale, contemporaine de celles des Phrygiens et des Assyriens, s’est développée dans la région du lac de Van probablement vers la fin du 2e millénaire comme en attestent des tablettes assyriennes, la désignant sous le vocable d’Urartu (orthographié aussi Ourartou). Les inscriptions royales gravées sur des blocs de pierre des édifices ou des rochers, en langue urartéenne (du même type agglutinant que le hurrite), privilégient cependant Biaineli, qui signifierait peuple du pays de Bia.
Ce n’est qu’au début du 1er millénaire av. JC que s’affirme leur puissance par des conquêtes successives et la création d’un état centralisé capable de résister aux expéditions assyriennes. Par la suite le royaume se distingue par sa capacité à mettre en valeur ses territoires par l’exploitation de riches ressources minières (or, argent, cuivre et fer) et des travaux d’irrigation pour développer l’agriculture dans l’environnement aride des hauts plateaux dominés par le mont Ararat.

Crédit photographique Wikipedia. En rose foncé : extension approximative de l'Urartu au 8e siècle av. JC. et dans la première moitié du 7e siècle av. JC. En rose clair : zones sous influence urartéenne vers 750 av. JC
Les vestiges de citadelles, palais, sanctuaires, entrepôts de denrées alimentaires et tombes rupestres ou maçonnées, témoignent d’une grande maîtrise architecturale. Les principaux sites sont en Turquie, en Arménie et en Iran. Le musée des civilisations anatoliennes à Ankara et celui de Van réunissent des échantillons représentatifs d’artefacts, de pierres gravées d’écriture urartéenne cunéiforme et d’autres vestiges significatifs de cette civilisation disparue. 
La souveraineté du royaume d’Urartu a pris fin dans les années 600 avant JC, sous la pression des Cimmériens et des Scythes.



dimanche 16 novembre 2014

Flâneries automnales à Paris

Les squares du 11e et 12e arrondissement ont encore été abondamment fréquentés pendant ce séjour, en évitant soigneusement ceux où les jeux trônent dans les bacs à sable, un peu trop humides en cette saison, avec une préférence pour ceux dont le sol possède un revêtement moelleux pour amortir les chutes éventuelles. 


Il restait encore suffisamment de choix pour satisfaire les besoins d’activité d’Elvan qui vient de souffler sa bougie, chiffre 2, plantée sur un gâteau confectionné avec amour et fantaisie par ses parents !


Pour le plaisir de voir des yeux d’enfants s’écarquiller, une visite à l’aquarium de la Porte Dorée était aussi au programme. A voir et à revoir car l’entrée est gratuite pour les enfants et un accompagnant. Emerveillement garanti !


J’ai quand même pris le temps de flâner dans d’autres quartiers parisiens…

A Montmartre, tout près de la vigne replantée en 1933, le musée, très récemment restructuré et agrandi, retrace l’histoire du quartier et de son atmosphère bohème


En plus des collections permanentes, des expositions temporaires sont accueillies dans l’hôtel particulier Demarne, du 19e siècle, où se trouvait la loge du Père Tanguy, le marchand de couleurs des peintres impressionnistes. En ce moment et jusqu’au 15 septembre 2015 c’est la philosophie radicale et contestataire des artistes montmartrois au tournant du 20e siècle qui est à l’honneur… Arts Incohérents, club des Hydropathes, Fumisme (mouvement littéraire éphémère mêlant dérision et humour noir), avant-garde de compositeurs, chanteurs, chansonniers, peintres, écrivains, poètes qui se réunissaient dans les cabaret des Quat’z’Arts, celui du Chat Noir ou du Lapin Agile…








On peut désormais visiter aussi, depuis le 17 octobre, l’atelier appartement de Suzanne Valadon qui s’installa ici en 1896 et y demeura avec son fils Maurice Utrillo et son compagnon André Utter à partir de 1909.



L’esprit de Montmartre flotte entre ces murs bien plus que dans les ruelles de la butte ou le parvis de la basilique du Sacré-Cœur envahis de touristes (dont un groupe reconnaissable au drapeau brandi par le guide).




Rappelons que l’édifice religieux fut construit entre 1875 et 1891, en réaction aux idées libertaires et anticléricales véhiculées par la Commune de Paris, et à l’ampleur croissante que prenait la laïcité à cette époque.

Dans le quartier du Marais, c’est vers la bibliothèque Forney, installée depuis 1961 dans l’Hôtel des archevêques de Sens (construction civile médiévale de 1475-1515), que m’ont conduit encore une fois mes pas. 


Ce lieu recèle des ouvrages français et étrangers sur les Beaux-Arts, les arts graphiques et décoratifs, les métiers d’art et leurs techniques. Créée en 1886 cette bibliothèque spécialisée et populaire, initialement installée dans un local du faubourg Saint-Antoine pour les ouvriers et artisans désireux de se perfectionner, connut un grand succès et s’est enrichie au fil des décennies, d’où la nécessité de son avantageux déménagement.
D’autant plus que la bâtisse est suffisamment vaste pour accueillir des expositions temporaires.


Celle du moment est aussi étonnante qu’attrayante ! Rien de moins qu’une vision planétaire de l’humanité à travers l’ustensile le plus utilisé dans le monde, que l’on n’osera plus jamais qualifier de banal après avoir constaté toute la créativité déployée pour sa fabrication.





« Histoire(s) de cuillères » propose un voyage dans le temps et l’espace, et rend un bel hommage à tous les artisans du monde entier qui ont façonné, décoré cet objet tout simple dont on ne pourrait se passer.
Je vous invite franchement (sans y aller avec le dos de la cuillère !) à vous y rendre au plus vite en famille.

Et puis, pour terminer, le classique et spectaculaire Petit Palais.
Cet imposant bâtiment à la décoration ostentatoire, entre les Champs-Elysées et le pont Alexandre III, construit comme son voisin le Grand Palais pour éblouir les visiteurs de l’Exposition Universelle de 1900, recèle en accès libre une grande diversité de tableaux, sculptures, objets d'art illustrant les principaux courants artistiques de l'antiquité grecque au début du 20e siècle. De quoi passer quelques heures à parfaire ses connaissances dans un environnement architectural fastueux décoré de ferronneries, de vitraux et de mosaïques, et si d’humeur plus frivole, s’installer à la terrasse du café "Le Jardin du Petit Palais" ou sur les marches en cas d’affluence, pour laisser son regard errer sur les colonnades, les dômes, les sculptures, les bas-reliefs, les bassins, la végétation exotique, sans oublier de lever les yeux vers les peintures du plafond de la galerie et constater combien le fossé qui séparait ces démarches artistiques académiques contemporaines de celle des peintres montmartrois était profond. 


Le jardin intérieur du Petit Palais... en automne ou au printemps.