mardi 5 août 2014

Escapade en Troade : Assos

La visite de Troie terminée nous reprenons la E87 en direction d’Assos - Behramkale, environ 60km plus au sud. (On peut y aller par une petite route côtière, mais c’est plus long, on l’empruntera au retour…). En cette fin d’après midi, on est un peu impatient de faire une pause détente dans les eaux transparentes de la mer Egée qui se prolongera par une soirée sur les lieux du port antique, à l’hôtel Kervansaray. 




La descente est périlleuse mais en vaut la peine. L’endroit est essentiellement constitué aujourd’hui de pensions et d’hôtels installés dans les anciens entrepôts ottomans de granit, très prisé des estivants turcs pour son calme. Une promenade sur la jetée, en soirée ou au petit matin, donne un aperçu du quai où accostent voiliers et barques de pêcheurs et de la modeste enfilade de bâtisses.




Après un petit déjeuner au bord de l'eau, nous grimpons vers l’acropole d’Assos. On dépasse le théâtre d’époque romaine à flanc de rocher qui a succédé à une construction hellénistique antérieure. Depuis sa restauration dans les années 80, il peut accueillir 1500 personnes pour diverses représentations culturelles. On peut imaginer le spectacle avec pour décor les flots turquoise ! Un peu plus haut, derrière les vestiges d’impressionnants remparts, le gymnase, l’agora, le bouleutérion, des bains ne sont (provisoirement ?) pas accessibles à la visite, pas plus que la nécropole. L’entrée du site est plus loin. Pour la trouver il faut d’abord arpenter les ruelles pavées du village actuel, Behramkale, bordées d’échoppes dévoilant encore à peine bibelots et broderies bariolées. Trop tôt pour tenter de séduire le passant. Je me souviens des productions artisanales locales plus attrayantes d’il y a quelques années…
Au sommet, les vestiges du temple d’Athéna construit vers 540 av. JC attendent qu’on les admire dans leur splendide cadre naturel face à l’île de Lesbos toute proche d’où sont venus des colons grecs au 8e siècle av. JC.


En contre-bas, la vue sur le petit port donne le vertige.



Quelques colonnes doriques de l’époque archaïque suffisent à rendre le site majestueux.



Pour du concret, il y a une maquette et un panneau explicatif.



Des éléments des frises et métopes sculptés de scènes mythologiques et de combats d’animaux sont éparpillés dans les musées de Çanakkale, d’Istanbul, du Louvre et surtout au musée de Boston. Les premières fouilles ont été menées par J.T. Clarke et F.H Bacon de 1881 à 1883.
Cent ans plus tard le Pr. Dr. Ümit Serdaroğlu les a reprises jusqu’en 2005, succédé par le Pr. Dr Nurettin Aslan.
Vers le 4e siècle av. JC la cité provinciale fut un important centre d’activités intellectuelles. Aristote (-384, -322) y séjourna 3 ans. Cléanthe (-330, -232), un philosophe du courant stoïcien, naquit en ces lieux.
Assos fut intégré à l'Empire romain en 133 av. JC.
Les pierres du sanctuaire ruiné ont été réemployées pour la construction de tours défensives, de citernes et de silos à grains à la fin de l’époque byzantine et aussi plus tard.



Sur le promontoire rocheux la petite mosquée que le sultan ottoman Murat 1er  fit construire au 14e siècle (à moitié cachée par la tour carrée) est toujours debout.


En repassant dans le village on s’arrête pour boire un thé et profiter de la sereine atmosphère des lieux occupés probablement au moins depuis l’âge de Bronze.
Des regards émerveillés se portaient-ils déjà sur ce paysage ? 

    


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