jeudi 27 septembre 2012

Le village de Nazarköy, près d’Izmir


En allant de Kemalpaşa à Turgutlu, à la recherche du bas-relief hittite de Karabel, on ne pouvait éviter le léger détour par le village de Kurudere, rebaptisé Nazarköy en 2007 à la demande de ses habitants. 


Depuis les années 50 ils ont ajouté à leur activité agricole une originale façon de compléter leurs revenus et d’attirer l’attention sur ce modeste bourg de 350 âmes. Ils font concurrence à un autre village situé près de l’aéroport d’Izmir, Görece, dont la production artisanale des boncuk de verre coloré est tout aussi remarquable, sinon plus.



En mai 2012, s’est déroulé à Nazarköy le 3e festival du nazar boncuk (œil bleu protecteur), mais le jour de notre visite, les six fours en argile encore en activité aujourd’hui, ne fonctionnaient pas. Il aurait fallu pouvoir revenir un samedi ou un dimanche pour assister à la fabrication.


Quelques échoppes offraient cependant un échantillon de la production et dans les jardinets les branches des cerisiers, grenadiers, noyers ou oliviers, autres spécialités de la région,  portaient de curieux fruits en ce mois de septembre…


mardi 25 septembre 2012

Un bas-relief hittite près d’Izmir


Sur la route qui mène de Kemalpaşa à Torbalı, au col de Karabel (à une dizaine de kms de Kemalpaşa), les voyageurs attentifs verront, sur le côté gauche, une pancarte discrète indiquant un site historique. Il faudra aller quelques kms plus loin pour faire demi-tour et ne pas attendre de voir la pancarte pour s’arrêter. 


Une ère de stationnement, une centaine de mètres avant le panneau, peut avoir été aménagée dans le but d’une visite mais rien ne le signale à cet endroit.



Quelques marches d’escalier vous inviteront à vous aventurer un peu plus loin et à suivre le sentier abrupt à peine débroussaillé sur environ 200m. La grimpette vous conduira devant un rocher dont la paroi verticale a reçu, il y a 3400 ans, la trace d’une présence hittite dans la région.


Un bas-relief de plus de 2 m de haut représente un personnage typique de l’iconographie hittite, inséré dans une niche rectangulaire, qui rappelle les représentations observées à Hattusa, Yazılıkaya et sur d’autres sites anatoliens moins connus (Gavur Kalesi, Tell Açana etc.)


Debout et de profil, un homme tient un arc dans sa main droite et une lance dans la main gauche. Il est vêtu d'une tunique et d'un chapeau conique. Entre sa tête et le fer de la lance, l’inscription en louvite hiéroglyphique, à peine visible à présent, signifierait d’après J.D. Hawkins :
« Tarkasnawa, roi de Mira, fils d'Alantalli, roi de Mira... »

D’autres rochers à proximité portaient eux aussi, parait-il, des vestiges semblables. Sur l’un d’eux, un personnage était sculpté, sur deux autres des hiéroglyphes. Un article de Güterbock datant de 1960 y ferait allusion. Mais ils auraient été irrémédiablement endommagés et perdus lors de l’élargissement de la route entre 1977 et 1982. Ignorance ou négligence, la découverte précède parfois de peu la destruction.
Mon vieux guide bleu (éd. 1974) ne mentionne cependant pas leur existence, alors qu’il consacre quelques lignes en page 396 à celui que j’ai pu photographier. 
Sur place, aucune explication à propos du bas-relief rescapé n’est visible, ni sur ceux qui auraient été sacrifiés à la modernisation des voies de communication.


Quelques phrases du catalogue de l’exposition présentée au Musée d’Aquitaine, Bordeaux, Civilisations oubliées de l’Anatolie Antique, Laurence Cavalier et Jacques des Courtils, 2010, pp 31 et 32, font cependant allusion au relief de Karabel en ces termes: « A la fin du XVe siècle, les rois hittites Suppiliuma et Mursili II ont dû guerroyer contre le pays d’Arzawa, situé sur la côte ouest. Il est question dans les textes hittites de la ville d’Apas (probablement Ephèse) et du fleuve Séha (le Méandre?). L’archéologie montre que le site de Milet fut détruit vers la fin du XIVe siècle, ce qu’on peut mettre en relation avec la conquête de la région par le roi Mursili II commémorée par le relief de Karabel. »

mardi 18 septembre 2012

ayferkaur.com


Depuis mon arrivée en Turquie, les parfums des épices et herbes aromatiques m’accompagnent au quotidien. Je ne dirai pas que les plantes médicinales n’ont plus de secrets pour moi mais par de fréquents passages au No7 du marché égyptien (Mısır Çarşısı) j’ai appris à les reconnaître et me suis intéressée à leurs propriétés les plus courantes.
Sans formation particulière dans cette branche, j’ai soumis des idées pour faire évoluer les conditionnements des produits, le visuel de la société, même si les résultats n’étaient pas toujours à la hauteur de mes espérances. Difficile de faire changer les priorités. Celles d’Ayfer Kaur Baharat ayant toujours été la qualité des produits parfois au dépend de l’attrait de ses emballages. Et après tout, mieux vaut cette option que son contraire !


Mais en quelques décennies, en Turquie aussi, la scénographie commerciale a pris de l’importance et il est impossible d’en faire totalement abstraction.
Les stands Ayfer Kaur d’épices en vrac dans les grandes surfaces ne manquent pas d’attirer l’intérêt des clients. 



Les produits en flacons ou en sachets sont aussi présents dans les rayons des magasins d’alimentation un peu partout sur le territoire.



Société au fonctionnement familial depuis plusieurs générations, chaque membre, même les nouvelles recrues, ne manquent pas, ponctuellement, de mettre la main à la pâte !
Dans certains domaines, l’éloignement n’est pas un handicap insurmontable et c’est ainsi que le site de la société Ayfer Kaur, entièrement revu par Alex et Perine, a été mis en ligne aujourd’hui ! Très bientôt, des pages en français et en anglais vont être ajoutées.


Le logo qui avait subi au fil du temps d’inesthétiques déformations, a été relooké par Armelle. Que notre marchandiseur visuel occasionnel nous pardonne… le nouveau logo n’a pas encore remplacé sur tous les supports l’ancien (aux déclinaisons fantaisistes) , mais ça ne saurait tarder ! 
Il est bien entendu en première place sur le site !


vendredi 14 septembre 2012

Perinthos – Heracleia en Thrace


Nous n’avons pas quitté la côte de la Marmara sans faire un petit tour du coté du village de pêcheurs, Marmara Eğrelisi (antique Perinthos puis latine Heracleia) qui fut le siège épiscopal de la région après le concile de Nicée en 325 réuni par Constantin dans le but de construire l'unité de l'Église chrétienne.
On a pu constater que les fouilles saisonnières concernant la basilique byzantine du 6e siècle, construite probablement  pendant le règne de Justinien (483 - 565), dévastée et incendiée en 693 lors des invasions Avare et Bulgare en Thrace, puis oubliée pendant des siècles enfouie sous une nécropole, ont un peu avancé pendant l’été.






Des mosaïques remarquables ont été découvertes il y a quelques années et sont à l’abri d’éventuels pillages dans les réserves du musée de Tekirdağ.




L’objectif de recouvrir le site d’un dôme protecteur en 2012 afin de l’ouvrir aux visiteurs ne semble pas être atteint  pour le moment. Le chantier est loin d’être terminé et il faudra sans doute patienter encore quelques années… 
Le directeur du musée de Tekirdağ, M. Önder Öztürk, ne renonce cependant pas à son projet de faire de la région une destination à caractère culturel.

Les photos en noir et blanc sont extraites du compte rendu du 17 symposium des travaux muséaux et fouilles de sauvetages (28 avril – 1er mai 2008, Side) pages 29 à 40.

lundi 3 septembre 2012

Les flots de la Marmara


Les pêcheurs du week-end dans leurs barques à moteur ont l’habitude de voir des dauphins un peu au large.
En voici l’explication qu’ils m’ont donnée. Les saurels, petits poissons à friture (tr = istavrit) sont convoités à la fois par les pêcheurs et par les mulets (tr = kefal) et ces derniers font le régal des dauphins. Ce qui provoque une rude concurrence !
Il arrive que les dauphins à la poursuite de leurs proies s’approchent de la plage et cet été nous ne les avons pas guettés en vain !
Ils sont venus très souvent chasser en matinée à une vingtaine de mètres du bord, surprenant parfois les baigneurs et offrant le spectacle toujours apprécié de leur bondissant déplacement.  Leur popularité depuis l’antiquité ne faiblit pas !
Mais pas moyen de capter en photo le moindre petit bout d’aileron ou de dos luisant … sauf sur un paréo …


Par contre une impressionnante colonie de mouettes a pris le temps de digérer un festin en se laissant bercer longuement par les flots.


Pas de meilleur observatoire qu’un hamac pour contempler ce spectacle ou, en fin de journée, un coucher de soleil…