samedi 3 septembre 2011

Kudret narı ( momordique ) et hünnap ( jujube )

 Les marchés en Turquie sont un régal pour les yeux avant de l’être pour les papilles. On y trouve aussi d'étranges médications...






Contrastes des couleurs, savants empilements, les marchands sont passé maîtres en l’art de vous lester les bras de plusieurs kilos de fruits et légumes, alors même que vous étiez venu chercher quelques tomates… Tentations qui vont vous valoir de passer quelques heures de labeur dans votre cuisine pour accommoder toutes ces aubergines, ces courgettes, carottes, ces bettes, épinards, pourpiers et salades en tous genres, auxquels vous n’avez pas su résister, tandis que de méthodiques rangements seront nécessaires pour caser les kilos de fruits dans le frigo. Pommes, poires, raisins, figues… ou dernières pêches ? Le choix est difficile quand les pastèques et les melons s’entassent encore en pyramides sur les plateformes des camions.






A côté de ces classiques végétaux, au détour d’un étal, votre regard sera attiré par une curieuse cucurbitacée à peau jaune et verruqueuse éclatée comme une fleur sur des graines d’un rouge intense.




Courge décorative ou comestible ? C’est la margose ou momordique, au goût amer, ingrédient de préparations culinaires chinoises ou réunionnaises.





Ici dénommée kudret narı, elle n’est pas consommée pour ses qualités gustatives mais pour ses propriétés médicinales. Elle est découpée en petits dés et les morceaux placés dans un pot en verre sont recouverts d’huile d’olive. Après quelques mois de macération, la mixture est prête à l’emploi pour ses fonctions cicatrisantes. Contre les troubles gastro-intestinaux (ulcères, gastrites) en absorber une cuiller à soupe à jeun. Appliquée quelques minutes en pansement sur une blessure, une coupure, la préparation active la cicatrisation.





On lui reconnaît d’autres propriétés, notamment dans la régulation de certains diabètes mais un avis médical est indispensable. La margose (kudret narı) en pot est traditionnellement commercialisée toute l’année au bazar égyptien (Ayfer Kaur, No 7) depuis longtemps.

Les fruits du jujubier (jujubes, en turc : hünnap) sont aussi l’objet d’un intérêt tout particulier et on leur reconnaît de nombreuses propriétés médicinales. Pour faire bonne mesure on en ajoute quelquefois de très fantaisistes. C’est la saison pour goûter ce fruit rare avant de le retrouver séché... toujours au bazar égyptien (Ayfer Kaur, No 7) où il vous sera recommandé sous forme d’infusion contre la toux ou le diabète.





Si vous en doutiez encore, la santé passe par une alimentation variée et les affichettes donnent aux étalages des marchés des villes et des campagnes des allures d’officine d’apothicaire…





2 commentaires:

  1. Tes photos sont magnifiques et rendent bien compte de l’extraordinaire profusion régnant actuellement sur les marchés de Turquie. En ce qui me concerne, cette semaine, je me suis laissée séduire par tous ces fruits hors du commun : dégustation de jujubes fraiches, compote de cornouilles et gelée de mûres… La Turquie est vraiment le “pays de Déméter”…

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  2. Merci Gisèle d’avoir trouvé la formule qui résume toute la richesse des produits de l’agriculture ici, véritable corne d’abondance… pour rester dans la mythologie.

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