lundi 25 avril 2011

Voyage en Carie – Beçin

C’est un site bucolique très agréable à visiter au printemps. La flore y est abondante et variée. La férule dresse ses hautes tiges et bien que les ruines que nous allons y découvrir ne doivent rien aux civilisations grecques et latines, une brève digression à leur sujet ne sera pas inutile pour parler de cette plante impressionnante de deux mètres qui balance avec souplesse ses fleurs jaunes au gré du vent.




Son nom viendrait du latin ferio (frapper) ou fero (porter) faisant allusion à ses utilisations dans l’antiquité et explicitant l’origine de l’expression « être sous la férule » c'est-à-dire être sous l’autorité, le châtiment d’un maitre. La férula romaine servait à châtier les élèves et les esclaves récalcitrants. Quant au Titan Prométhée de la mythologie grecque, il aurait dérobé le feu sacré en le transportant dans une tige creuse de férule.

Ne nous fions donc pas aux apparences, car une fois sèche, elle devient une baguette redoutable, rigide et résistante. C’est d’ailleurs en cramponnant ce bâton de pèlerin, récolté précédemment par notre accompagnatrice, que nous grimpons les pentes escarpées et découvrons les sites archéologiques les plus inaccessibles. Et pour le moment Beçin nous attend dans un écrin de verdure.



Une occupation antérieure à celle des Menteşeoğluları (Emirat – Beylik – Beylicat – occupant la région entre le déclin des Seldjoukides de Rum et la montée en puissance des Ottomans) est attestée sur le site mais les vestiges que l’on peut voir sont tous du 14e siècle et 15e siècles.


La forteresse fût certainement la première construction. S’y ajouta des hammams, des medrese, des mosquées, des zaviye et un tekke abritant une confrérie soufie, des fontaines et des tombeaux, en particulier le türbe de Ahmet Gazi surmonté d’un dôme, un caravansérail (kızıl han)... éparpillant aujourd'hui dans la campagne des vestiges imposants plus ou moins ruinés.







Les principales sources d’information proviennent des récits de l’historien voyageur Ibn Battuta, un Amazigh (Berbère) qui aurait parcouru 120 000 km en 29 ans et présent dans la région vers 1334.
 Certaines constructions, dont le hammam ci-dessous, seraient postérieures à l'annexion du beylicat à l'empire ottoman, mais la ville a rapidement déclinée après la mort d'İlyas Bey, dernier de la dynastie des Menteşe, et qui a régné entre 1403 et 1424.


L'un des 5 hammams répertoriés


3 commentaires:

  1. Bonsoir

    première fois que je vois une structure avec des pierres triangulaire, c'est beau et surprenant. Et ce voyageur qui fait 120000 km en 29ans....

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  2. bonjour la miniature représentant Ibn Battuta sur son chameau est célèbre.... on peut la voir sur wiki

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:IbnBattuta.jpg

    en tout ca smerci pour cette balade, belles photos et ces information ....
    bonne journée

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  3. Oui Nina… cette image d’Ibn Battuta sur son chameau était dans ma tête en visitant ces lieux… tout comme elle l’était en arpentant Izmir ou le site d’Ephèse (Ayasoluk) qu’il découvrit à l’époque du beylicat des Aydınoğlu.
    Les pérégrinations de ce grand voyageur sont fascinantes… Bonne journée à toi aussi.

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