samedi 27 novembre 2010

Le pavillon-musée, Aynalıkavak Kasrı


Encadrée d'installations militaires ou industrielles, tout près du chantier naval situé entre Kasımpaşa et Hasköy, une des plus anciennes demeures impériales était fermée au public depuis 1996.
Régulièrement je guettais sa réouverture ou un signe de travaux de restauration… En vain, jusqu’en 2006… Dans un contexte de réhabilitation des quartiers bordant la Corne d’Or, cette initiative était attendue.
Le pavillon vient d’être inauguré le 5 novembre 2010 et abrite désormais un musée de la musique turque.


Peu d’informations sont accessibles sur la date de construction de ce pavillon. Certaines sources mentionnent que les miroirs qui ornent les salons auraient été offerts par la République de Venise au sultan ottoman Ahmed III (1703-1730) et que le premier bâtiment aurait été construit sous Ahmet I vers 1613. D’autres pavillons et kiosques ajoutés par la suite et aujourd’hui disparus, formaient avec celui-ci un ensemble dénommé, à l’époque des tulipes, le palais d’Aynalı Kavak, connu aussi sous le nom de "palais du chantier naval", lieu de détente et de villégiature des sultans et de leur suite. Le jardin en pente descendait jusqu’à la Corne d’Or. Pour le moment la vue est bouchée par une construction peu esthétique dont la prochaine démolition est annoncée.
En attendant on peut visiter le pavillon-musée et admirer les salons.

Salon de musique du sultan Selim III

Grand salon de réception, surmonté de la coupole visible de l'extérieur


Une partie des objets et instruments présentés provient d’une donation de la petite fille musicienne et mélomane du sultan Abdülaziz, Gevheri Osmanoğlu (1904-1980), mais ce fut le sultan Selim III qui lui donna une vocation musicale en y composant l’essentiel de son œuvre, après avoir fait rénover et embellir le pavillon tel qu’on peut le voir aujourd’hui.



Dans les vitrines sont exposés des instruments à cordes pincées : saz, kanun, oud, tanbura, d’autres à cordes frottées : violon, kemençe... des instruments à vent : ney, zurna... et des percussions : davul, darbuka et cymbales... Pour compléter la visite, un fond sonore serait le bienvenu pour s’imaginer entendre un récital de musique classique turque (Türk sanat müziği) allongé sur les confortables sedir

Les deux grands portails sont ornés respectivement des monogrammes (tuğra) des sultans Selim III (1789-1807) et Mahmut II (1808-1839)
 
Tuğra du sultan Mahmut II

Le pavillon est ouvert tous les jours, sauf lundi et jeudi, de 9h30 à 16h de novembre à mars et jusqu'à 17h d’avril à octobre.
Aynalıkavak caddesi, Hasköy, Istanbul
Parking gratuit – entrée : 1TL

vendredi 19 novembre 2010

Flan parisien : consolation en douceur

En Turquie la tradition veut que l’on s’offre quantité de pâtisseries et de confiseries à la fin du ramadan si bien que cette fête religieuse est dénommée très souvent fête du sucre. Comme dans d’autres cultures, le sucre est aussi présent au cours de cérémonies pour se remémorer un défunt : le Mevlüt şekeri est censé apporter un réconfort.

En France cette offrande est plutôt associée à des événements heureux pour en décupler le plaisir. Pensons aux cornets ou sachets de dragées et autres présentations que nous recevons à l’occasion d’une naissance, d’un mariage… aux friandises qui accompagnent Noël et Pâques…
Le bonbon est aussi une récompense et s’offre pour accentuer une reconnaissance, un remerciement. Les friandises furent longtemps distribuées aux enfants sages… ou pour consoler leurs chagrins. Mais les nutritionnistes sont passés par là et nous ont expliqué que l’attitude était néfaste pour la santé. Manger sucré a désormais un goût amer de mauvaise conscience…

Il n’empêche que les traditionnels réflexes religieux ou laïques sont toujours là et qu’il y a des moments où leur empreinte reste très forte.
Chacun sa méthode pour tenter d’atténuer une profonde tristesse…
C’est le flan parisien avec son goût d’enfance qui s’est substitué au Mevlüt şekeri pour m’apporter une douce consolation.
Sur mon chemin il y avait "L'autre Boulange", 43, rue de Montreuil dans le 11e et je n’ai pas résisté à la tentation. C’est l’un des meilleurs de Paris !





 


vendredi 5 novembre 2010

Au jardin du souvenir...

Pendant ces longs mois j’ai cru qu’il était possible de me préparer à ton départ.
Ces dernières semaines j’ai cru pouvoir trouver le courage de te dire que je l’acceptais et que tu pouvais partir tranquille pour ce voyage sans retour en solitaire…

Le moment est venu, le jeudi 28 octobre, et je n’étais pas prête. Toujours trop brutale cette absence qui va s’éterniser. Toujours trop tôt, trop douloureux l’instant de la séparation.
Tu évoquais confusément un sombre et long tunnel obstrué ! Tu as trouvé la sortie…
Sur la pelouse fleurie du jardin du souvenir, repose-toi bien maintenant mon petit Papa. Le merle viendra en sautillant, sifflera et te tiendra compagnie.